t'as le meilleur de moi (burry)

T'es fatigué Buffy. Lasse de ces allés-retour dans ce bar, de ces visages que tu connais, de ces êtres qui se noient dans l'alcool à la quête d'une réponse à leurs questions – ou tout simplement venu pour oublier. Toi, tu n'oublies pas, t'es incapable de faire table rase du passé. Où que tu ailles, t'as toujours l'impression que les ombres te suivent inlassablement. Ton corps pivote alors, que ton regard cherche désespérément une indication sur l'heure qui se passe paresseusement, tu te sens soulagé lorsque tu constate qu'il ne reste plus longtemps. Plus longtemps avant la fermeture, t'as besoin de rentrer chez toi, de te retrouver ton univers loin de ces corps qui vacillent. T'en a l'habitude, c'est ton quotidien. T'as jamais détesté ton boulot, il y a mieux, t'en est consciente, toutefois, il te permet de vivre correctement, tu n'en demande pas plus. T'es pas avide de reconnaissance, t'en à rien à faire de tout ça. « Fermeture les mecs » que tu balances quelques instants plus tard aux quelques personnes encore égaré dans le bar, t'entends quelques grognements, des commentaires négatifs, s'ils le pouvaient ils passeraient le reste la nuit là les crétins. Quelques instants plus tard, tu fais la fermeture du bar, le soulagement s'empare de ta personne, dans cette ville c'est toujours délicat de faire vivre un commerce sans avoir à craindre les visites des personnes indésirable. Tu salues tes collègues, alors que ton corps s'engouffre dans les rues sombres et éteinte de la ville. Elle n'est jamais éteinte, tu le sais. Les pires cotés de cette dernière s'éveille justement à cet instant. C'est comme ça à Monroe . Ta démarche est pressante, tu jettes constamment un regard derrière toi, t'as toujours cette peur de voir ton ex mari débarqué malgré l'injonction d'éloignement, il est taré. T'en sais quelque chose, Buffy. Alors, que t'es sur tes gardes, tu te fais bousculer violemment par une jeune femme dont la panique se traduit par son comportement, elle s'excuse pas, trace sa route alors, que ton sac heurte le sac, toi tu pestes entre tes lèvres. Fais chier ! Elle t'a fait peur cette garce. Tu ploies les genoux pour ramasser tes affaires tandis que tout ton être se raidit lorsque tu poses son regard sur les deux personnes qui se trouvent dans cette sombre ruelle. « Hurricaine » Son prénom n'est qu'un souffle, une caresse au milieu de cette ruelle immonde. T'as du mal à y croire. Tu te redresses, effectue quelques pas dans leur direction. Tu te rapproches. Ce n'est pas une bonne idée, mais c'est plus fort que toi. Tu poses ton intérêt sur le mec qui se tord de douleur, tu connais ce visage, tu l'as déjà vu traîner dans le bar. « Qu'est-ce que tu fais ? » Pas certaine de vouloir une réponse à cette question et pourtant elle sort quand même alors, que tes yeux se pose sur Hurricane. T'as mille et une question qui brûle sur tes lèvres, mais, c'est peut-être pas le bon moment, ni le bon endroit pour ça. Dix ans. Dix foutues années que tu l'as pas vu, c'est long, bordel.

Le monde vacille sous tes pieds, le vertige te saisis alors, que la situation t'échappe complètement. Ton cerveau demeure silencieux, il s'étouffe dans le rythme effréné que prend ton cœur. Plongé dans l'incertitude que ta venue soit une mauvaise idée au milieu de cette ruelle éclairées de quelques lumières artificielles, t'as l'impression que ton corps chancelle, que tes jambes se dérobe sous l'effet de la surprise. T'es pas aussi conne que ta question veut bien le faire croire, tu sais ce qu'il fait. T'as étais témoin de ces accès de colère, à son maximum peut-être bien même. Lorsque son regard croise le tien, tu t'y noies, tu ne sais pas ce que tu y cherches. Un peu de chaleur peut-être, celle que tu connaissais, celle dont il était capable d'avoir mais, pas ce soir. Définitivement pas lorsqu'il tape de nouveau l'homme qui prend la fuite alors, qu'il se retrouve sur le sol, ton cœur se tord, tu perds de ta contenance quelques instants, ton visage pâli, tu ouvres la bouche, mais rien ne sort, c'est le néant. Le silence était peut-être préférable lorsque que tu entends la colère dans ces deux mots qu'il prononce avant de se relever. Ton prénom s'échappe de ses lèvres, bêtement, un mince sourire traverse ton visage, ça t'avais manqué. Beaucoup trop pour être ignoré. Tu observes son visage, toujours pas convaincu que ta présence mérite d'être persistante. Ta réflexion balance entre le pour&le contre, tu devrais peut-être poursuivre ta route, faire demi-tour mais, c'est pas possible, pas maintenant que t'es planté là devant lui et t'es pas aussi naïve, tu ne veux pas partir non plus. Tu reprends tes esprits, farfouille dans ton sac à la recherche d'un truc utile lorsque tu vois qu'il saigne de nouveau. Tu t'approches de sa personne aussi lentement que possible, pas sur que la brutalité soit une bonne idée. « Tu saigne encore un peu » Tu t'arrêtes brusquement à quelques pas de lui, lui tentant le mouchoir. Autrefois, tu te serais approché, aurait probablement pris soin de lui et pourtant, à cet instant, une barrière se forme, la distance s'installe d'elle-même. Tu te rends compte que les choses ont totalement changé, ça fait mal, mais c'est le revers d'un fait dont tu étais pleinement responsable. La culpabilité ne t'as jamais quitté après ça. « Alors, t'es sorti, hm » Ce n'est pas une question en soit, c'est une affirmation, tu n' étais pas au courant et peut-être même que tu ne l'aurais jamais été si tu n'avais pas posé tes pieds dans ce foutu endroit. Tu hausses les épaules légèrement, balayant d'un revers ta propre réflexion. « Tu comptais me le dire ? » Que tu poses dans un souffle alors, que tu replaces une mèche perdue de tes cheveux, balaie l'embarras que s'empare de ta personne. Tu t'empourpres, ton visage devient rouge devant autant d'audace, ce n'était pas vraiment ton genre de sortir ce qui te passais par la tête. « T'as tout les droits de rien vouloir me dire...Je suis désolé, vraiment, Hurry » Les mots t'échappe alors, que ton regard est fuyant. T'es désolé de quoi au juste Buffy ? De lui avoir foutu sa vie en l'air ce soir là ? De l'avoir envoyé à l'ombre pour un tas d'années ? T'es désolé pour un tas de trucs et pour une fois, tu te sens vachement bête devant lui. Effectivement, tu aurais dû continuer ta route.